Pourquoi privilégier le local au bio ?
En 2018, selon les études faites par le Ministère de l’Agriculture, près de 9 français sur 10 déclaraient avoir consommé des produits biologiques au moins une fois dans l’année et par choix. Que ce soit au nom d’un engagement pour la nature ou pour des préoccupations liées à la santé, ce chiffre montre la place prise par ces produits – qui ont l’avantage de ne pas utiliser d’ingrédients chimiques pour assurer leur culture, repousser les insectes, mieux se conserver, etc., donc de ne pas polluer les sols et de ne pas injecter de composants non naturels dans le corps humain – dans nos habitudes alimentaires.
Pourtant l’impact écologique du bio est lourd pour la planète. En effet, aujourd’hui, dans les grandes surfaces françaises, ce sont près de 40% des produits bio qui proviennent de l’étranger et les importations françaises de fruits et de légumes émettent près d’un milliard de tonnes équivalent CO2. Dès lors, nous nous retrouvons face à un dilemme…
io or not bio ? Et si la question n’était pas là ? Et si finalement ce qui comptait le plus, c’était de maîtriser nos habitudes de consommation, de savoir d’où cela vient et de connaître les méthodes de travail des agriculteurs et les modes de production des fruits et des légumes que nous mangeons. Pour cela, une solution toute simple : CONSOMMONS LOCAL !
BIO ET LOCAL, QUELLES DIFFÉRENCES ?
Les termes, très présents dans nos actualités, demeurent assez flous et il n’est pas toujours facile de faire la différence, et donc d’adapter nos comportements alimentaires.
Un produit bio est, avant tout, un produit qui ne tolère aucun élément chimique ou de synthèse dans sa méthode de production et doit absolument respecter une règlementation stricte et précise, détaillée dans un cahier des charges dont l’application est automatiquement contrôlée par un organisme de certification. Mais la provenance n’est absolument pas un critère.
Le local, lui, est plus difficile à définir, d’autant qu’il n’existe pas encore de véritable label permettant de le distinguer. Initialement, il désigne un produit disponible à proximité immédiate du consommateur, dans un périmètre donné, permettant soit de limiter les moyens de transport nécessaire à sa mise à disposition, soit d’être accessible directement, du producteur à l’acheteur, sans intermédiaire. Ces dernières années, sans pour autant pouvoir revendiquer le label bio, il s’est enrichi d’autres aspects à mesure que les attentes des consommateurs évoluaient.
Aujourd’hui, il s’est ainsi doté également d’une notion de saisonnalité, soit la consommation de produits de saison dans le plus grand respect des cycles de la nature, de qualité puisqu’il n’y a besoin ni d’additifs ni de conservateurs lorsque le produit a peu de kilomètres à parcourir pour arriver dans l’assiette, de respect de l’environnement, d’engagement en faveur d’une plus juste rétribution des agriculteurs et d’une aide apportée à l’économie de son pays. Et ses adeptes, soucieux d’agir réellement et de manière tangible pour reprendre le contrôle de ce qu’ils consomment se sont même dotés d’un nom : les locavores (oui, de « loca » = local et de « vores » = manger, comme dans carnivores).
Et il ne faut pas confondre les aliments bio avec les éléments « verts », c’est-à-dire lesproduits qui possèdent une empreinte écologique faible, de leur production à leur livraison, en passant par leur transport. Pour ces raisons, le produit local, lui, est considéré comme « vert » car dans une logique de développement durable. Auquel s’ajoute la notion d’équité sociale dont ont tant besoin nos agriculteurs français.
Dans la pensée commune, tout cela n’est pas très clair. Et cela crée même la confusion dans l’esprit des consommateurs en posant ainsi le dilemme : faut-il choisir un produit bio mais importé ou un produit local, quitte à exiger d’en savoir davantage sur son mode de production ?
LES AVANTAGES DU LOCAL PAR RAPPORT AU BIO
Comme nous l’avons dit, un produit bio n’est pas nécessairement local, et donc écologique. Manger bio par engagement pour la planète a donc du sens uniquement si l’on s’assure que l’empreinte écologique qui en résulte est faible et si l’on connait la méthode de livraison du produit consommé (nous pouvons même être amenés à nous interroger sur les modes de production du bio car les réglementations ne sont pas identiques partout mais ceci est un autre débat !). En revanche, les avantages du local sont plutôt clairs :
Consommer local permet de respecter l’environnement et de préserver notre planètepuisque les temps de transport sont moins longs, réduisant ainsi l’impact polluant des livraisons. Le gaspillage est également moins important car les produits sont moins abîmés et plus rapidement vendus et les emballages sont nettement moins présents car moins nécessaires pour conserver ou protéger les produits locaux.
Grâce à la réduction des temps de livraison entre les lieux de production et les lieux de vente, qui sont parfois même identiques, la qualité des produits n’a pas le temps d’être altérée : les vitamines et nutriments des aliments ne sont pratiquement pas impactés, il n’y a pas de processus de congélation-décongélation et ils gardent donc toutes leurs valeurs nutritives et gustatives. Manger local est donc particulièrement bon pour votre corps. De plus, l’utilisation des produits chimiques ou autres additifs est largement réduite dans les productions locales lorsqu’elles ne sont pas destinées à la grande distribution et ses calibrages imposés. Bon pour la santé, on vous dit !
Le produit bio ne garantit pas une vente directe alors que le produit local en fait son point d’honneur. Acheter directement auprès du producteur, sans intermédiaire, sur les petits marchés, directement sur les exploitations ou grâce aux drives fermiers, permet de créer un réel lien social, de poser des questions, de partager l’histoire des produits et le savoir-faire mis en œuvre. Manger local crée donc une véritable communauté de partage autour d’un centre d’intérêt commun : la reconnaissance de la valeur de son terroir et la fierté que l’on peut en tirer. Et la convivialité et l’échange entre les différents acteurs sont inestimables puisqu’ils sont sources de fidélisation des clients, rendent aux agriculteurs le mérite de leur travail et contribuent à la préservation de la richesse et de la diversité des savoir-faire et des productions de nos régions.
Les produits bio sont plus chers que les produits locaux, c’est une réalité. En effet, le local n’est pas soumis aux mêmes règlementations que le bio. Le local génère peu de coût de transport, d’emballage ou de charges intermédiaires. Le prix n’est pas impacté par la livraison et le packaging. Il est donc forcément moins cher qu’un produit bio qui doit respecter un cahier des charges précis et qui peut aussi voyager longtemps et être, bien sûr, emballé.
MAIS ALORS QUE FAIRE ?
L’idéal ? Manger bio, local et de saison ! Mais ce n’est pas toujours facile… Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise attitude et il faut être bienveillant avec soi-même comme avec les autres. Le plus important est de consommer en toute conscience, d’être lucide quant à ce que l’on achète et ce que l’on mange.
Consommer bio, local et de saison à la fois reste donc la meilleure solution. Ainsi, nous assurons-nous de la qualité des produits en termes nutritif et gustatif, d’une empreinte écologique basse et d’un réel soutien aux producteurs locaux. De cette manière-là, nous préservons notre corps, la planète mais aussi la cohésion et l’équilibre de notre société.